- estafette
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• staffette 1596; it. staffetta, dimin. de staffa « étrier », puis « courrier »♦ Anciennt Courrier chargé d'une dépêche. ⇒ courrier, envoyé, 1. exprès, messager. Estafette à cheval. « Il écrit à Paris qu'on lui envoie, ventre à terre, par une estafette, ses autres habits habillés » (P.-L. Courier).♢ Mod. Militaire agent de liaison. Le général dépêcha une estafette.estafetten. f. Militaire porteur de dépêches. Estafette motocycliste.⇒ESTAFETTE, subst. fém.A.— Courrier chargé de porter une dépêche d'une poste à l'autre; porteur de dépêches. Estafette à cheval; transmettre une lettre par estafette. J'envoie ces lettres par estafette jusqu'à Lyon. De Lyon un courrier vous les portera à Turin (CHATEAUBR., Corresp., t. 5, 1789-1824, pp. 160-161) :• « C'est réellement extraordinaire, pensa le Duc en s'en allant, qu'une estafette mette trois jours de plus qu'une lettre venue par la poste. Serait-il donc arrivé malheur à ce courrier? »PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 192.— P. métaph. L'Espagne, souvent ravagée, a toujours été funeste aux conquérants : César y combattit pour sa vie, et Napoléon, estafette du monde, fut obligé d'en revenir à cheval comme un obscur courrier (CHATEAUBR., Congrès Vérone, t. 1, 1838, pp. 21-22).B.— TECHN. MILIT. Agent de liaison chargé de porter les nouvelles et de communiquer les ordres entre des corps d'armée, des formations militaires, des états-majors, etc. Le général envoya cet ordre par estafette (Ac. 1932). Une agitation grandissait autour de la ferme, des estafettes partaient et revenaient à chaque minute (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 5).Prononc. et Orth. :[
]. Enq. /estafet/. Ds Ac. 1718-1762 avec 2 f. Ds Ac. 1798-1932 avec 1 f. Étymol. et Hist. 1596 staffette (HULSIUS); 1619 estaphette (CL. D'ESTERNOD, L'Espadon Satyrique, Sat., III, p. 35 d'apr. A. Pruvot ds Fr. mod. t. 22, p. 136); 1666 estafette (Cardinal DE RETZ, Lettre à M. de Lionne, 9 oct. ds Œuvres, éd. A. Feillet, J. Gourdault et R. Chantelauze, t. 7, p. 362). Empr. à l'ital. staffetta « courrier à cheval » (dep. 1515, Gheri d'apr. DEI), dér. de staffa « étrier », du longobard staffa « id. » (cf. ags. stapas; a. h. all. staph « pas » ds GRAFF t. 6, 656). V. FEW t. 17, pp. 193-194. Fréq. abs. littér. :95. Bbg. HOPE 1971, p. 192.
estafette [ɛstafɛt] n. f.❖1 Anciennt. Courrier chargé d'une dépêche. ⇒ Courrier, envoyé, exprès, messager. || Estafette à cheval.1 Il (M. Millin) écrit à Paris qu'on lui envoie, ventre à terre, par une estafette, ses autres habits habillés.P.-L. Courier, Lettres, II, 68.2 Le préfet autorisait, c'est-à-dire demandait la formation d'une garde d'honneur; il fallait déployer toute la pompe possible. Une estafette fut expédiée à Vergy. M. de Rênal arriva dans la nuit, et trouva toute la ville en émoi.Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.2 Mod. Militaire agent de liaison (→ Ambulancier, cit.). || Le général dépêcha une estafette motocycliste pour porter ses ordres.3 Napoléon se retournant brusquement, expédia une estafette à franc étrier à Paris pour y annoncer que la bataille était gagnée.Hugo, les Misérables, II, I, VIII.
Encyclopédie Universelle. 2012.